Alors, voilà, après mon premier voyage seul à vélo en 2023… On repart cette fois-ci vers le sud de la France. Pour revoir les copains et s’en faire de nouveaux. On part du 17 au 25 septembre 2024. 🙂

Toutes les villes dans ce séjour (à part Lille) seront des découvertes.

Départ de Bruxelles à Lyon en train

Le voyage commence avec le gros point négatif du voyage : mon train de Bruxelles à Lille est annulé. Je rate donc ma correspondance vers Lyon. Heureusement, je trouve un Flixbus qui va à Lyon et m’amène le lendemain matin. Je ne perds que quelques heures de la nuit. A deux doigts d’annuler mon voyage 10 minutes avant ! Mais maintenant que j’ai emballé mon vélo dans son sac de voyage et que mon épaule l’a sentie passer au transport dans la gare, il faut y aller.

Je revois un couple d’amis avec leur petite fille (je vais voir quelques daron·ne·s pendant ce séjour).

Etape 1 : De Lyon à Sauveterre – 247 km

Une sortie qui s’annonce longue, et cassante. Départ tôt. La sortie de Lyon est superbe avec ce soleil. On chope vite les embouteillages de 8h. On longe l’eau et ça s’arrête à 11h devant un food truck le long de la piste cyclable.

Ça se corse dans l’après-midi. Je dois arriver à Sauveterre pour Anne (warmshower). Je me rends compte que les 265km initialement prévus vont me faire longer les rivières mais me faire perdre du temps. Je décide une fois arrivé à Valence de prendre des départementales directes vers Montélimar, puis de reprendre les rivières en fin d’après-midi. Je vois un passage technique dans un peu d’eau 10km avant Sauveterre. J’oublie ça pour l’instant. Je croise deux jeunes belges flamands qui s’arrêtent en camping. Ils roulent à vélo avec un backpack sur le dos. :O

Sauf que la moyenne descend. Le soleil aussi. Ça devient très beau d’abord avec le coucher de soleil en pleine campagne. Puis stressant de rouler de nuit (heureusement avec lampes) sur des départementales. On arrive à la flaque d’eau. Qui est en fait une rivière. Je pensais arriver un peu en retard. Me voilà bloqué.

Que reste-t-il ? Un pont 5km plus loin. Mais ce n’est pas un pont mais une structure en métal pour la récolte des agriculteurs. Je pensais même que c’était des travaux, au début. Strictement interdit d’accès. Mon désespoir et le risque de faire encore un détour qui pourrait m’achever me pousse à traverser très doucement la structure. Ouf ! Ça va jusque l autre côté et de reprendre une route. Encore 15km !

Je fonce dans les petites rues. C’est très beau. Mais pas de temps. J’arrive enfin chez Anne. Et l’adrénaline qui m’a fait tenir jusque là redescend aussi. De fait, je n’ai plus assez mangé et bu dans les derniers km. Je suis maintenant trop sonné. Impossible de parler normalement ou de manger plus que grignoter. Je prends difficilement une douche en PLS avant de m’effondrer. Huit heures de sommeil plus tard et me voilà reparti en pleine forme.

Etape 2 : De Sauveterre à Marseille – 129 km

Matinée détente avant le départ, je rencontre deux jeunes suisses qui vont à Montpellier depuis le warmshower de Anne. Il fait très beau en passant par Avignon. Je pensais m’approcher de Isle-sur-la-Sorgue (village de mon premier voyage seul) mais faux espoir. Il y a de longues lignes droites en pistes cyclables.

Pause surprise à Orgon avec une bonne crêpe salée. Les personnes qui gèrent le lieu sont adorables.

Ça redémarre vite. J’ai l’un ou l’autre cycliste qui me salue d’un regard complice. Parfois on me demande d’où je viens.

Je chope des pommes… Je chope des moustiques. Tout ça est chouette mais je risque d’arriver quand même tard. Et ça grimpe un peu à la fin. Les jambes et l’entrejambe sont encore fatigués d’hier. Mauvaise moyenne.

Je passe devant un accident entre une voiture et une moto à 10km de Marseille. J’entre dans l’agglomération.

Des tags partout ? Des gens qui m’alpagnent et parlent de mon vélo ? Des voitures qui me frôlent ? Une voiture pilotée par un gamin ? Je suis bien à Marseille. Vite une petite bière au Cours Julien.

Le weekend à Marseille est superbe. On découvre ses petites rues, ses gens, son ambiance. On sort à la Friche de la Belle de Mai, puis au Chapiteau, puis dans les bars. Quel fun. Arrive la fin du weekend et le stress de la météo pour repartir. Météo menaçante et dimanche sans voiture. C’est si beau, cela dit. Plein de gens à deux sur un vélo, le deuxième étant debout.

Il pleut dans la nuit de dimanche à lundi, croisons les doigts pour demain matin en partant de chez Yoan.

Etape 3 : de Marseille à La Grande Motte – 148 km

Cales resserrées. C’est parti. Gros stress avec une météo très pluvieuse à Marseille la nuit d’avant. Le beau temps au matin me lance quand-même à l’aventure à 9h. Je prévois d’aller à Montpellier avec des points de chute possibles à Saintes-Maries-sur-la-Mer et La Grande Motte. Faudra payer l’hôtel mais c’est pas du luxe. Ça roule et tout va bien.

Passage au premier ferry, Pneu avant plat ! Bizarre… Peut-être c’est le gros trou stressant que je n’avait pas vu 10 km avant et que ma roue a étonnamment pris « bien ». Pas eu de chute ni de crevaison. Mais il semble que cela s’est fait sentir un peu après.

Première chambre à air ne gonfle pas. Deuxième non plus. Je vois que la deuxième est crevée et je pense avoir pris seulement des chambres à air usées. Quel con ! Et puis surtout cette pompe à air ne m’aide pas du tout. Je regarde pour un réparateur mais je suis en pleine pampa de la Camargue. Juste un loueur vélo qui ne repare pas. Pire, ils sont ouverts mais ont eu une alerte à cause de la pluie pour interdire aux gens d’aller dans les chemins de rando de la Camargue. Bon, ça pue tout ça. Peut être je vais devoir faire demi-tour et finir à Arles en stop.

La loueuse menprete une pompe à air électrique qui me permet de rustiner deux chambres à air. Et de voir que la 3e est bonne. Je teste. Je remplis les gourdes à nouveau. Et ça tente d’aller à l’entrée du sentier. Dans le doute.

Putain de vent de face venant de l’ouest…

J’arrive et à part quelques flaques et un ou deux micros passages dans le sable, c’est nickel pour rouler. Clairement mes roues sont un peu limites pour ce genre de passage. Je ne prends donc aucun risque des les passages techniques.

Ça roule mais la crevaison me résoud à finir à la Grande Motte. Soulagé d’être allé déjà aussi loin.

Très content de la moyenne malgré les parties Gravel.

Sur mon chemin, j’ai rencontré Richard à Martigues qui m’a conseillé le GR5, un couple d’Italiens au pied d’éoliennes, un spécialiste des oiseaux dans la Camargue, et la loueuse de vélos.

Etape 4 : de La Grande Motte à Sète puis Montpellier

Encore un stress sur l’organisation de la soirée en perspective. Décidément, ne pas prévoir n’est pas mieux que trop prévoir. J’envisage de repartir en bus le soir à Montpellier. Moins cher… Flo a été adorable à La Grande Motte pour son accueil chez elle avec son fils et son chat Nano.

Heureusement, je trouve des solutions de transport, puis de logement.

Meilleure idée au final de longer le littoral pour aller à Sète puis de revenir à Marseille. Il y a même encore un peu de Gravel et de flamands roses en prime. Je croise une laisse de chien déchiquetée. Il a repris sa liberté.

Je roule sans les mains pendant un kilomètre rapide. Belle sensation. Moi qui n’osait plus depuis ma chute sans les mains il y a 2 ans.

Deux italiens papotent avec moi à la gare de Sète. ils me parlent du col du Stelvio.

L’arrivée à Sète créé le pic émotionnel du voyage. Avec ces beaux paysages et cette montée de l’enfer de 2 km. Mais le paysage est superbe. Descente Gravel un peu limite que je fais lentement. Tant pis pour l’autre côté du mont. J’avais trop peur de la circulation. Un tournage de série TV de long de la mer me donne le sourire. Tout comme le boulodrome parmi tous ceux qui étaient sur mon chemin.

On prolonge et longe la plage. Pas le temps de tremper les pieds. Snif. Je me chope la circulation de fin de journée. Elle ne m’avait pas manqué celle-là quand j’allais vers Marseille. Je fonce sur de la départementale en passant devant l’ambitieux restaurant Boulevard du Tacos qui propose tout type de nourriture grasse. Les pubs immobilières locales sont toujours très drôles. Cela me rappelle que tu as toujours des motifs de choses que tu croises tout le temps à vélo. En Allemagne en 2021, je voyais plein de chevaux, de centres d’entrainements pour chiens et de pépinières.

Merci Komoot, je passe aussi par des petites routes très belles. Le passage dans Montpellier (devant un tag José) est particulier fluide avant de faire une dernière soirée avec de la famille qui vit là, dans le SUD.

Et en bonus…

Très court. Juste pour aller à la gare pour rentrer en Belgique. Mais très content d’avoir fait un hasardeux détour qui m’a conduit à un parc. Et d’avoir le temps de prendre une crêpe à la gare dans cette crêperie qui ferme le 29 septembre, faute de loyer augmentant.

Au passage, j’ai vu le QG du PS à Montpellier.

Dans le train on annonce la couleur :  » Du wifi ? Y’en a pas. Et veuillez ne pas parler trop fort pour vos voisins. » Heureusement que ce n’est que 4 heures.

Je repasse à Lille voir un ami de longue date entre deux trains. Je decouvre encore un peu plus Lille. Je roule jusque Tournai pour rentrer en train à Bruxelles. Le froid et la pluie s’invitent pour me rappeler que je ne suis plus dans le SUD.

Bilan : que du positif de tout ce voyage. Comment j’ai appris à me faire encore plus confiance et repousser les limites. Revoir plein d’amis. En croiser des nouveaux. Voir des bébés. Avoir donné mon sticker à plein de gens. Voir Jacques en concert au So Good festival. La découverte de Sète ! En vrac, j’ai vu une ville qui Irony, et une autre qui s’appelle Maldormir. Un panneau “Canoë traversez”, une cigogne, un panneau “sauf riverain” sans rien, plein de ports, des vielles fresques de pibs pour nougat sur des murs, de beaux palmiers, 2 flamands avec un backpack à vélo, Un restaurant avec écrit “restaurant ici→”, des embouteillages à 7h et 17h, un magnifique bâtiment de la police municipale à Orgon, des visages dans des voitures, maisons et camping car, des odeurs de la mer, de bonbons, de colza, un pot de pâte à tartiner algérienne rare, un chien et un golf, de la pétanque partout, J’ai vu un tag  » “J’aimerais que tu vois ce que je vois”. Un night shop dont les plombs ont sauté. Du rap partout. Un resto « les 3 frères ».


Et en négatif : risquer de tout annuler à cause du train Bxl-Lille supprimé, le stress de la pluie pendant que je suis à Marseille, le stress du logement aux étapes 3 et 4, ne pas avoir mis mes pieds dans la mer, avoir perdu une chaussette, la rivière à 15 kilomètres de Sauveterre, le fait de n’avoir collé qu’un seul sticker à moi… À Marseille. Le retour à la réalité sera moins smooth. Avec une envie de repartir.

Ce n’est qu’une semaine, en vrai. Mais c’est déjà plus long que l’an passé à LONDRES. Et pourtant, malgré les épreuves et les moments où j’avais juste envie de revenir à la maison… Il faut se faire un moment confiance pour aller explorer. On risque si peu au final, à part en experience.

Vivement la prochaine.