Le 19 juillet, j’assiste à un concert en clôture de Dour 2023 qui me marque profondément.

Je vois qu’il rejoue le 19 août au Field Day à Londres. Mais je n’ai pas juste envier d’y retourner, je veux le mériter. Et j’avais depuis un moment envie de tenter un 200 km à vélo. On regarde le trajet. C’est faisable en partant tôt. Je trouve un hébergement warmshower à mi-chemin. On dirait bien que le plan est en place…

JEUDI : la traversée de 231 km

On le tente alors. Mais ça commence mal. Mon sac pour emballer le vélo démonté au retour pèse trop lourd, et ne tient pas sur le vélo. Aprèss plusieurs tentatives, c’est en le posant de 90 degrés que je trouve quelque chose de stable. Il faut dire aussi que j’ai deux bouteilles de bière dans mon sac arrière. Une pour le warmshower à mi-chemin, l’autre pour un ami à Londres. L’ami à Londres n’est pas très loin du Field Day, ouf ! Faut dire que Londres est très grande.

Je continue de rouler. J’arrive près de Gand, les 60 premiers kilomètres bien stressants sont passés. C’est plus fluide ensuite. De longues lignes droites flamandes. Je passe devant un distributeur de plats préparés alors que j’allais vers une pompe à eau. Je m’arrête aux environs de 13-14h à 120km pour manger dans le parking de cette pompe. Je casse une gourde par inadvertance.

La suite est logique, kilomètre après kilomètre. Mais c’est quand je passe la frontière que ca devient drôle. Je quitte la Flandre cyclable pour des départementales françaises pas sécurisées. 90 km/h max pour les voitures qui me frôlent alors qu’on atteint l’heure de pointe des embouteillages.

Dunkerque est là ! J’hésite à passer sur la plage. Mais pas le temps. J’ai réservé un ferry à Calais (alors qu’il y avait un port à Dunkerque…) et je dois y être au plus tard à 19h30. Il me reste 30 kilomètres. Les jambes sont chaudes, je roule à 30 km/h de moyenne à ce moment-là. Je longe les « jungles » le long de l’autoroute, étrange. J’arrive près d’un tag qui dit « Love is all we need ». Touchant.

J’arrive dans le ferry. Excité d’y être arrivé. 21 km/h de moyenne. Pile 10 heures. 210 km. Je vais alors me poser, en espérant pas trop me refroidir.

Un autre vélo est dans le ferry, on discute à la sortie à Douvres. Je gagne une heure. Mais je suis dans le noir. Et il va me rester 20 longs kilomètres pour pénétrer dans le Kent – sorte de Texas anglais verdurisé-. Aucun éclairage à part mes lampes. Peu de réseau. Un terrain montant et descendant (après le plat flamand) un peu gravel. Pas le choix, je garde espoir.

J’entends la voix de l’hôte. Je suis heureux. Il joue un peu de piano, je mange. Je ne le sais pas encore mais je vais oublier mon seul short du voyage chez lui. En attendant, je tape ma meilleure nuit.

VENDREDI : la visite vers Londres 122 km

REVEIL.

Bon repos. Je suis mon hôte qui me refile une nouvelle gourde. Je ne le sais pas encore mais j’oublie mon seul short chez lui. Je m’adapterai…

J’ai d’abord fait du touriste sur la route dans les superbes forêts et villages sur mon chemin. Les jolies routes du Kent. Un village mignon et touristique. Puis retour à la ville avec des gouttes qui apparaissent. Même les travaux et rues les plus banal.e.s sont joli.e.s à prendre en photo.

Je vois un parking vite et plein de mauvaises herbes avec une ambiance très cinématographique. Avec une caméra de surveillance sur un piquet en plein milieu.

J’ai un truc pour trouver des Lidl et les dévaliser. En passant. Une de mes cales va se faire la malle. Je la resserre.

Après avoir longé une baie pour sentir un peu la mer anglaise, me voilà contraint par le temps. Je fonce. Ça tombe bien, la suite est le long d’une autoroute (toujours à l’envers). L’entrée à Londres commence dès 20-30km avant l’arrivée. C’est long. Londres est grande ! Mais avec des parties hors de l’énergie de la ville. Genre des anciennes pistes cyclables, des passages devant des travaux ou des stades.

Arrive au ferry, celui-ci est fermé exceptionnellement. Zut. Et le prochain pont est 10km plus loin… Je vois alors un tunnel sous la Tamise. Je n’y crois pas. Pourtant ca existe. Je brave l’interdit et le traverse à vélo. Je vois même le parc Victoria. En reperage pour le lendemain au Field Day.

La soirée chez Oscar avec ses colocs et amis va commencer. La suite du weekend sera épique. Dans le quartier de Hackney.

SAMEDI : FIELD DAY et Aphex Twin

On y est. On entre dans le festival. Je remarque plein de gens avec un vinyl rose. Je regarde sur Reddit / Aphew Twin en ligne. Cela parle d’une vente surprise. Je fonce au merchandising. Trop tard. L’édition limitée est toute vendue. Mais il reste des QR codes à acheter pour accéder à une deuxième vente en ligne. Je prend quand même. Plus pratique d’ailleurs avec mon vélo pour le retour. Je l’aurai chez moi comme ça.

Les concerts passent, je revois des tête d’affiches connues d’anciens festivals. Jon Hopkins, Moderat, Bonobo, etc. Je découvre enfin SBTRKT. C’est joyeux. Je trouve un ami belge par hasard qui fait le Field Day mais aussi All Points East dans le même parc, la veille.

On va sur la grande scène voir Aphex Twin, beaucoup de gens. On est pas tout près, mais on est dedans. Beaucoup de gens parlent encore au début puis de moins en moins. Le festival s’empare des festivaliers. Visuellement c’est toujours fou. Musicalement ça part partout. Je redécouvre…

Concert fini. Un dernier verre avec mon ami qui me donne l’idée d’aller voir The Book of Mormons la prochaine fois que je passe à Londres.

Retour à la maison, tranquillement.

DIMANCHE : la balade avant retour

On se repose, on chill. Puis je vais vers Greenwich. Putain, que c’est grand Londres. Je prends un Uber Boat et j’arrive dans ce petit quartier très joli au bord de l’eau. Je revois Naomi, après des années. On mange, on rit et on parle beaucoup. En même temps, je repère un allemand qui peut me déposer à Bruxelles avec Blabla car lundi matin. Je suis encore en tenue de cycliste. Mais ça se tente. Au final, le vélo est dans sa décapotable, démontée des deux roues et avec le sac de voyage qui est sous le vélo pour éviter les taches. Cette nuit est étrange, on repasse en ferry la nuit. J’arrive à Bruxelles au petit matin. En décapotable. Je dépose le vélo démonté dans mon salon. Ce fût un été plein de changements et d’expériences. C’est reparti pour une nouvelles semaine. L’impression d’être devenu quelqu’un d’autre après ce voyage.